Amoureux de la nature, des paysages subaquatiques et du ried alsacien, le biochimiste et pharmacologue Christian D. Muller s’adonne à la montgolfière depuis quatorze ans. A hauteur de canopée, il flotte, admire, filme et partage les merveilles, discrètes et parfois insoupçonnées, de cet espace naturel riche en biodiversité. Une passion dans la continuité des films avec son complice Serge Dumont.
« Dans la montgolfière, on ne vole pas, on flotte, car on est plus léger que l’air. On peut se déplacer verticalement où on veut. Mais on ne choisit pas là où on va, c’est le vent qui décide », explique le chercheur. Il a acheté sa montgolfière en 2008, alors qu’il n’en avait jamais fait, ni même volé ! « Mon collègue et ami Serge Dumont voulait des images aériennes pour le film Jungle d’eau douce, qu’il tournait pour Arte. A l’époque, on ne trouvait pas de drone. Il nous fallait une montgolfière. J’en rêvais depuis des années. Je suis allée en acheter une d’occasion à Annonay, berceau et capitale de la montgolfière, à Guillaume de Montgolfier, descendant d’un des frères Montgolfier. C’est une dynabulle : elle n’a pas de nacelle mais un siège pour deux personnes et un système de propulsion à hélice. J’ai dû demander un prêt car elle coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’enveloppe nécessite trois mois de travail, elle est cousue en triple pour être indéchirable sur une grande longueur » raconte-t-il.
« Le chauffage de l'enveloppe se rythme comme une respiration »
Il prend des cours à Belfort et obtient son brevet de pilote de montgolfière. Ses atterrissages sont parfaits, lui complimente son instructrice. Et pour cause, c’est la même approche que la plongée, qu’il pratique depuis 1979. « Le chauffage du ballon est comme une respiration : inspirer, expirer pour monter, descendre... Comme la technique du poumon ballast en plongée. Il faut chauffer l’air mais très doucement, juste avant d’atterrir », explique-t-il.